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FINANCE : «La filiale de UBS à l'origine des pertes échappait au contrôle des autorités»
Récit Auteur de «La chute de l'UBS», Dirk Schütz pointe les responsables des pertes abyssales de la banque. Bibliographie
Le Temps
Né à Hanovre en 1964, Dirk Schütz a occupé la fonction de rédacteur en chef de Cash de mai 2002 à juillet 2007. Depuis la fermeture de l'hebdomadaire économique alémanique, il travaille dans le groupe Ringier. Au début de l'année 2008, il reprendra la rédaction en chef du magazine Bilanz, dont il avait été rédacteur en chef adjoint entre mai 1997 et novembre 1999.
Dirk Schütz est l'auteur de trois best-sellers, dont deux sur UBS:
- Herr der UBS - Der unaufhaltsame Aufstieg des Marcel Ospel. Editeur: Orell Füssli, mai 2007
- Gierige Chefs - Warum kein Manager 20 Millionen wert ist. Editeur: Orell Füssli, mars 2005
- Der Fall der UBS. Editeur: Opinio, janvier 1999.
Le catalyseur tardif: la Commission fédérale des banques
Yves Genier et Myret Zaki
UBS était surveillée de près depuis cet été.
La recapitalisation annoncée par UBS lundi dernier n'est pas une mesure que la grande banque a décidée seule, mais largement sous la pression des autorités de surveillance. La Commission fédérale des banques (CFB) a confirmé cette semaine avoir exigé un supplément de provisions. «En septembre, nous avions communiqué aux deux grandes banques qu'en raison de leur poids systémique et des nouveaux risques des activités de banques d'affaires, nous exigions d'elles une marge de sécurité supplémentaire par rapport aux exigences minimales de Bâle II», a déclaré Daniel Zuberbühler, directeur du secrétariat de la CFB, dans Finanz & Wirtschaft.
Credit Suisse moins exposée
La CFB avait placé les deux grandes banques «en observation intensive» depuis le début des turbulences cet été. L'accent s'est «déplacé de plus en plus sur UBS», souligne l'autorité de surveillance, car elle est davantage exposée aux hypothèques «subprime». «Credit Suisse est beaucoup moins exposée aux dérivés de crédit», confirme Alain Bichsel, porte-parole de la CFB.
«Dans le cas de UBS, nous voyions l'accumulation des risques depuis l'été. Les contacts avec la banque ont été menés à un rythme quasi quotidien, y compris les week-ends», relate le porte-parole. Ces contacts ont eu lieu jusqu'aux plus hauts niveaux de la Commission.
«Ces informations ont terni la réputation de comptabilité conservatrice et d'intégrité de la communication de UBS auprès des investisseurs», a commenté la semaine dernière Peter Thorne, analyste bancaire chez Helvea.
La CFB admet que les problèmes ont été identifiés tard: «Les tests de stress effectués ces dernières années par les banques, sur demande des organes de surveillance, n'avaient pas révélé de risque généralisé, reconnaît Alain Bichsel. Comme tous les détails de ces produits ne nous étaient pas connus, nous n'avons pas pu mesurer le risque de manière adéquate. La vitesse de propagation de la crise dans le secteur bancaire nous a surpris.»
Reste que la CFB soutient Marcel Ospel: «Nous pensons qu'il serait faux de remplacer Marcel Ospel à la présidence de UBS car on ne remplace pas le capitaine en pleine tempête. Dans des moments de crise comme celui-ci, il faut des hommes d'expérience aux commandes», affirme Alain Bichsel. Qui tire les leçons de la crise: «Nous devons perfectionner nos tests en cas de crise des marchés. La crise montre aussi l'importance pour les banques de conserver un niveau de fonds propres plus élevé que les exigences minimales.»
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